Le retour de la vengeance de la résurrection

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O.M.G

Il y a pas mal de poussières par ici.

Ah non, c’est la poussière qui elle-même a pris la poussière. Okay.

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Le dernier article a plus de deux temps et il s’en est passé des choses depuis : réussite de mon diplôme, incursion à l’Education Nationale en tant que bouche-trou en chef (aka la vacation, ce statut de satan), une grossesse formidable qui m’a offert une gosse formidable qui a aujourd’hui 16 mois. Et elle est une des principales raisons de ma disparition, pour ma plus grande joie et mon désespoir le plus profond. Ca dépend des jours. Ou des nuits.

Entre temps mon disque dur a crashé et j’ai absolument tout perdu, tout mes écrits, toutes mes bribes, tout mes mots. J’ai réussi à retrouver, telle une archéologue des temps modernes, deux manuscrits dans ma boîte mail. Mais adieu les nouvelles, « Le chant du vieux fou » et autres notes pour des projets. Et au final, c’est pas plus mal. Je redémarre littéralement sur une page blanche, en ayant eu 16 mois de nuits hachées (non elle dort toujours pas sans réveil. Chut) pour oublier absolument toutes les idées que j’aurais pu avoir. Le temps a passé et en relisant mes textes, je me rends compte que l’un des deux est quand même vraiment pas dégueu. Il y a peut-être quelque chose à faire avec ? Pour l’autre, j’ai un attachement un peu subjectif, puisqu’il est le premier manuscrit abouti que j’ai pu avoir. Mais pas assez abouti pour aller vers des horizons sérieux. Par contre, j’aimerai quand même vous faire découvrir ces petits balbutiements d’ado rêveuse et vous le faire lire, grâce à la plateforme wattpad. Mais chaque chose en son temps.

Résolution 2017 ? Me remettre à écrire, maintenant que j’arrive à dormir.

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Mais bon, tout ça, ça sera après mon déménagement à 700km d’ici pour la capitale et ma nouvelle prise de poste (TITULAIRE WESHWESHWESH $$$$$$$). Si vous me revoyez pas, n’hésitez pas, prononcez trois fois mon nom et je réapparaîtrais.

Le Prix Nobel de Littérature

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Et là vous vous dites « ohlalala, encore une qui surfe sur les niouzes du moment et qui va nous raconter, comme tout le monde aujourd’hui, à quel point elle adore Mondiano àlavieàlamort ».

Ben en fait je le connais pas, j’ai rien lu de lui, pour moi c’est un vague Monsieur dont ma mère m’a vaguement parlé mais pas de bol, ça manque un peu de crimes et de sang dégoulinant donc c’est pas son livre de chevet. Bref. Cette nomination me rappelle juste à quel point le monde littéraire est vaste. Malgré les nombreux livres dévorés chaque année, qui font la terreur des gens qui nous aident à déménager, je ne connais pratiquement aucun des auteurs primés au Prix Nobel de Littérature. Je n’ai pas forcément une culture littéraire « classique », ceci expliquant donc cela (et vu qu’Asimov ou encore Bradbury n’ont jamais reçu ce prix, je continue de m’interroger sur le bien-fondé du truc).

Cette journée m’a permis de me pencher sur l’historique des récompenses depuis sa création (la faute à Madmoizelle et son forum down, je suis bien obligée de dépasser ma procrastination)(ce nouveau mot adulé par les lycéens). J’ai ainsi découvert que la France caracolait en tête du classement avec 15 Prix, suivi par les Etats-Unis (12) et le Royaume-Unis. Mais il serait inutile de vous faire un petit graphique mignon avec des statistiques pour chaque pays récompensés, qui mettrait notamment en valeur la vision centrée sur l’Occident de ce prix. A la place, je vais revenir sur les (trop ?) rares ouvrages que j’ai lu. Je ne parlerais pas forcément des auteurs que je connais, comme Frédéric Mistral. Ayant habité en Provence lors de mon secondaire, à genre 20km de sa maison, j’ai évidemment lu beaucoup, beaucoup d’extraits, mais jamais de livres entiers. Et ça compte pas, c’est de la triche, et je suis bonne joueuse.

Avec une création en 1901, le premier auteur connu de la liste arrive dès 1907, avec Rudyard Kipling et son chouette Le livre de la Jungle. Bien que ce soit un livre jeunesse, je l’ai découvert sur le tard il y a deux ans. Je connaissais l’histoire, évidemment, car j’adore le Disney du même nom. Du coup en ouvrant ce livre, je ne m’attendais pas à trouver ce que j’y ai trouvé : beaucoup de poésie et de nombreux contes riches en détail. Les animaux ont une place centrale, comme on pouvit s’en douter.

Il faudra attendre 1938 pour trouver dans le classement un nom qui me parle. Et quel nom ! Pearl Buck ! Ceux qui me suivent, notamment sur SensCritique, connaissent l’amour sans borne que je voue à cette auteure, qui est également la première femme à ce recevoir le Prix Nobel de Littérature. Parler objectivement de Pearl Buck me sera difficile, j’aime tout chez elle : ses descriptions, ses histoires, ses personnages ou encore son regard sur la Chine. Que ce soit Pivoine (qui pose la question de l’esclavage et de la traite des Juifs dans le monde), l’Exilée (actuellement mon préféré) et même le Sari Vert (qui ne m’a pas pourtant entièrement plu), Pearl Buck m’a toujours fait voyagé. A terme, j’aimerais lire toute sa bibliographie, ce que je ne souhaite que pour une poignée d’auteurs. J’ai actuellement deux de ses livres dans ma PAL, La terre chinoise et les fils de Wang-Lang.

Un autre saut dans le temps avec, en 1954, le célèbre Ernest Hemmingway. J’ai pourtant peu lu de lui. Il y a évidemment Le vieil homme et la mer, enchanteur, et qui pour moi représente un des classiques les plus accessibles de la littérature. Je suis aussi tombée sur Histoire naturelle des morts, un recueil de nouvelles qui ne m’a pas emballé, bien que l’exercice stylistique de description des cadavres m’ait impressionné.

1957, autre auteur connu, Albert Camus. Qu’on se le dise tout de suite, je ne suis pas une grande admiratrice de cet auteur. Ce n’est pas celui qui me fait le plus vibrer, bien que j’ai apprécié L’Étranger et La mort heureuse. Peu de choses à dire donc.

Et voilà qu’arrive maintenant John Steinbeck ! Parfois il faut plusieurs essais de lecture, voir plusieurs livres pour apprécier un auteur. Et puis parfois c’est inutile. Entre Des souris et des Hommes et Les raisins de la colère, les histoires John Steinbeck m’ont percuté par leur modernité malgré leur âge de publication. J’adore ce genre de bouquins. Finir un bouquin qui a plusieurs décennies en me disant « wow, c’est toujours ainsi ». Ca pourrait paraître déprimant, au contraire je trouve que ça nous pousse à relativiser et à continuer de nous battre pour certaines causes que nous trouvons justes.

On sort un peu du duo France/Etats-Unis (j’ai des lectures assez centrée moi aussi il faut croire !) en 1969 avec Samuel Beckett, l’auteur qui m’a fait découvrir (et adulé !) le théâtre de l’absurde. Quel plaisir de jouer ses textes ! Car Samuel Beckett, je ne l’ai pas lu, je l’ai vécu. Quelle expérience ! Pour moi le célèbre « Cacatoès ! » restera le meilleur moment de théâtre AU MONDE.

Et là ce n’est plus un saut dans le Temps mais un grand écart car il faut attendre 2008 pour recroiser un auteur que je connais ET que j’ai lu (Pablo Neruda, malgré les quelques poèmes qui ont déjà croisé ma route, ne compte pas)(j’ai bien dit que je trichais pas !). Nous avons donc J.M.G Le Clézio, l’auteur juste incontournable quand tu as fait du latin au collège. D’ailleurs, il était un peu la raison pour laquelle j’allais en latin …

Et voilà. La liste est déjà finie. Qu’est-ce que j’en tire ? Et bien ma pauvre dame, ya encore de sacrés tonnes de bouquins chouettes à découvrir ! Malgré mes incursions littéraires dans des pays autres qu’occidentaux, je suis loin d’être à jour dans mes classiques (ou alors je porte la poisse aux auteurs que je lis. Et ça c’est possible).

 

Et vous, qui connaissez-vous sur cette charmante liste de 102 auteurs et 8 auteures ?

Chroniques d’une assistante sociale (#2)

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Je ressors de mon silence estival, qui fut marqué par ma réussite à mon diplôme, un premier travail (dont j’ai démissionné) et un nouveau travail. Beaucoup de choses se sont enchaînées et toute mon énergie a été aspirée à tenir le coup ! Je me suis donc plutôt éloignée du monde de l’écriture, avec presque une envie d’arrêter et de me plonger complètement dans mon travail. Mais bon, l’envie est revenue me titiller !

**

Cette femme, âgée de 85 ans, vit seule. Son concubin est décédé il y a plus d’une dizaine d’années. Malgré ses innombrables rides, je vois ses yeux briller de fierté en utilisant ce mot, concubin. Son corps fatigué se redresse et il me suffit d’un sourire, d’une oreille attentive, pour qu’elle m’ouvre la porte de sa vie. Grande prématurée, le médecin ne lui donnait que 48h. « Et me voilà ! », scande-t-elle. L’amour, elle l’a connu dans les bras d’un homme que sa famille n’approuvait pas. Par choix, ils ne se sont pas mariés. Avec cette décision, ils bravèrent les traditions et les habitudes de leur temps. Je l’imagine aisément, avec soixante ans de moins, le regard aussi digne qu’aujourd’hui. Le temps passe, mais certaines choses sont immuables.

Second affront : la vingtaine entamée, le couple ne se décide pas à procréer. Chacun privilégie sa carrière et encourage l’autre dans ce chemin difficile. « Pour ma part, j’ai du me battre bec et ongles. Après tout, je n’étais qu’une femme … ». Peu à peu le désir s’installe et ils se permettent un luxe inconsidéré : décider par choix. Et c’est pour ce choix, pesé, qu’ils se lancent dans l’aventure. Elle me parle du vertige de cette période, de faire comme ses amies mais pour des raisons différentes, dans un contexte autre. « Ils croyais qu’on était rentré dans le rang ! Les naïfs ! ». Juste après cette phrase victorieuse, qui laisse transparaître projets et valeurs, son visage se plisse de tristesse. Tout ne se passe pas comme prévu. Son ventre reste vide. Désemparés, ils se tournent vers le corps médical pour se faire ausculter. « On » les regarde en coin. Les chuchotis se transforment en jugement, en évidence. Ils sont trop vieux maintenant, et Dieu punit leur orgueil. Tant pis ! Le verdict tombe. C’est du côté de Madame que cela coince. D’après les médecins, sa prématurité est la raison de sa stérilité. Le mot tombe, tranchant comme un couperet.

« A l’époque, il y avait pas vraiment de solution pour les femmes comme moi. Mais j’ai bien vu, au regard du médecin, que je n’y aurais de toute façon pas eu droit. Il m’a jeté son diagnostic à la figure et il est parti. ».

Aujourd’hui, Madame est une vieille femme solitaire. Fidèle à ses choix de liberté, elle reste marquée par ce regret de ne pas avoir eu la possibilité d’aller au bout de l’aventure. Avec les années, elle se demande si ses amies d’antan n’avaient pas raison. Et si le Divin s’acharnait sur elle, la punissant d’un mauvais choix de chemin malgré son sauvetage à la naissance ?

« Vous savez Madame X, j’ai peur de rentrer chez moi et de tomber de nouveau. De tomber seule ».

Chroniques d’une assistante sociale (1)

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Monsieur est allongé sur son lit d’hôpital, l’imposant téléphone fixe dans la main. Il rit aux éclats avec son interlocuteur. Je ne suis pas attendue. Les volets sont fermés à moitié pour obstruer le passage d’un soleil estival trop chaleureux. En fond, la télévision diffuse un documentaire de France 3. Je m’excuse de l’interrompre et il me regarde, sans me voir. Un de ses yeux disparaît sous les pansements et l’autre est clos. Monsieur est pratiquement aveugle. Il demande à sa femme de ne pas quitter et, sans lâcher le combiné, il repose son bras le long du corps. C’est à son tour de m’interrompre alors que je souhaitais commencer notre entretien.

– J’aimerais jouer aux devinettes avec vous Mademoiselle X, comme avec les autres. Quand je rencontre quelqu’un de nouveau, j’essaye de le voir. Avouez, c’est un peu con, mais bon ça me plaît !

Lorsque je lui demande quels indices je pourrais lui fournir, il me rétorque que ma voix et ma manière de me mouvoir sont ma signature. Le reste n’est qu’un amas de détails esthétiques. Curieuse, je lui parle. Je répète mon nom, évoque des banalités météorologiques ainsi que la bonne tenue ou non du Festival annuel de la ville. J’arpente un peu la pièce pendant mon discours et je vois son front se barrer d’une ride de concentration. Sa bouche se plisse un peu avec d’éclater en un sourire radieux.

Avec un air fier, il m’annonce avoir sa réponse. J’ai plus de 26 ans et mes pas trahissent ma grande taille. À mon tour de rire, emportée par l’ambiance que Monsieur a tissé.

– C’est un zéro pointé ! Je n’ai que 24 ans et me hisse péniblement au mètre cinquante-six.

Nullement vexé, il concède ne pas pouvoir toujours avoir raison. Les gens se méfieraient sinon, ils croiraient qu’il triche sur son handicap.

– Pourtant je vous le dis Mademoiselle X, certains ont deux yeux qui marchent mais ils ont oublié comment s’en servir.

La question des libraires indépendants

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Disons le tout de go : les libraires fiers de se revendiquer « indépendants » m’inspirent de la méfiance (1). Certainement à cause des mes expériences. Pourtant leurs difficultés à survivre face aux géants de l’industrie me touche. Et si j’en parle maintenant, c’est qu’aujourd’hui je suis encore sortie énervée de deux librairies. Fiers de cette étiquette, qui pourrait leur attirer la sympathie d’une grosse lectrice comme moi, elle a tendance à me faire fuir, malgré mes essais réguliers. Aujourd’hui, j’ai voulu découvrir deux librairies indépendantes, estampillées généralistes de ma ville. Verdict ? Un intérieur épuré, très blanc … très froid. Bon. Après, les goûts et les couleurs se discutent et j’admets facilement que la majorité du monde ne peut avoir les miens (sinon vous décèderiez d’une crise d’épilepsie provoquée par une multitude de couleurs et de formes mélangées). J’entre et c’est la colère qui monte. Comme d’habitude, le mot « généraliste » est bien pratique et se révèle plus ostracisant et snob qu’autre chose. Au fond, que veut dire cette expression « littérature généraliste » ?

Aucun rayon de SFFF, un rayon policier qui se résume à peau de chagrin. Partout la littérature contemporaine, classique. La « bonne » littérature. Je ne parle même pas de BD (ou PIRE, de mangas). Non, derrière ce terme « généraliste », ce n’est qu’une vision étriquée de la culture qui s’étale sous mes yeux. La SFFF ou le policier sont-ils des genres « spécialisés » ?

 

Je suis sortie énervée, déçue et j’ai l’impression que chercher une librairie vraiment généraliste se révèle être la quête du Graal. Voilà pourquoi, malgré ma sensibilisation à la cause des libraires, à l’importance d’éviter de tomber dans un monopole du livre par quelques uns, j’achète mes livres neufs à la Fnac. On peut me rétorquer « ah oui mais eux ils ont les moyens ». Est-ce réellement une histoire de moyens ? N’est-ce pas plutôt une histoire de choix de posséder ou non un rayon SFFF et policier digne de ce nom ? Je ne demande pas que chaque libraire possèdent l’ouvrage d’un obscur mec connu seulement des connaisseurs, mais au moins la base : Ray Bradbury, Tolkien ou encore Marion Zimmer Bradley, pour ne citer qu’eux. La question financière ne cache-t-elle pas un débat plus profond de la « vraie » littérature vs le reste, pour les gueux, les faux littéraires, ceux qui ne savent pas apprécier la véritable beauté des mots ? Mes deux genres préférés sont la Science-Fiction et la poésie et mise à part des grands (type Fnac ou Gibert Joseph), je n’ai jamais trouvé une librairie me proposant d’acheter ces deux genres qui me font vibrer, à un même endroit. Je suis de cette frange de la population qui achètent sur Amazon, car je suis une frange de la population que certains libraires nient. Quand j’entre dans ces enseignes pourtant conspués par certains radicaux de la littérature, je me sens respectée dans mes goûts et je vois toute la diversité de la population lectrice : qu’on soit une famille ou une bande de collègues, chacun peut trouver quelque chose qui correspond à ses goûts. Et si le livre recherché n’est pas présent, je n’en prend pas ombrage : personne ne peut tout posséder, mais au moins l’effort est fait de mettre en avant la multitude des genres qui existent. En libraires indépendants, pour trouver ce qui nous fait vibrer, mon mec et moi, nous sommes obligés d’aller dans des boutiques spécialisées (et dans ma ville c’est plus souvent de la BD, du comics ou du manga, peu de de SFFF en vue). Pas que ça nous déplaise, nous sommes toujours très bien accueillis, avec passion et conseils, mais malheureusement nous ne sommes qu’entre connaisseurs. Par cette étiquette « spécialisée » c’est toute une partie de lecteurs qui n’osent pas s’approcher. Et ça m’énerve. Encore une fois, quel sens pour « littérature généraliste », « littérature spécialisée » ? Les essais politiques sont pour moi des ouvrages spécialisés, la SF l’est-elle, en comparaison ?

 

Les libraires indépendants ? Malgré moi, à cause de toutes ces expériences, ils restent pour moi associés à ce souvenir cuisant de mes 15 ans, lorsque je suis entrée dans une librairie Actes Suds et que j’ai demandé un livre. On m’a regardé de haut en bas, et lâché un dédaigneux « nous, nous ne vendons pas ce genre d’ouvrages ». Mon sentiment d’être humiliée alors que je reste persuadée, encore à ce jour, d’avoir lu bien plus de livres, de tout horizons, que l’idiot qui a osé m’envoyer sur les roses pour des prétextes débiles. Et c’est dommage car je n’aime pas ce sentiment et je m’en voudrais presque de penser, ressentir ça. Une amoureuse des livres ne devrait-elle pas être parmi les soutiens dans cette jungle qu’est le marché du livre aujourd’hui ?

(1) dans cet article je ne parle que de librairies proposant au moins du neuf. Les librairies d’occasions, souvent, sont réellement généralistes et ont un éventail plus diversifié dans leur catalogue.

Projet Vanille

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Les examens étant terminés (YOUPI) j’ai du temps pour me remettre à l’écriture. Je commence le travail mardi, mais puisque c’est un 80%, j’aimerais m’astreindre un rythme d’écriture hebdomadaire. On verra si je m’y tiens ahah !

Bref, tout ça pour dire que je me suis replongée dans mon projet Vanille, qui pèse actuellement 157 000 sec et des poussières. J’avais déjà fait une première vague de corrections et de réécriture grâce à une bêta-lectrice en or (également à l’initiative de l’image illustrant cet article) mais ce texte en nécessitait une deuxième. J’ai donc bientôt terminé cette autre vague de corrections et je suis vraiment contente de moi. Sur mes trois romans achevés, c’est celui que je trouve le plus abouti. Il reste encore beaucoup de choses à travailler, dont le résumé aka ma kryptonite, avant de passer à l’étape supérieure ! J’aimerais pouvoir envoyer ce projet à des maisons d’éditions à la fin de l’été, ça me donne une date butoir !

*

Petit synopsis : Alors que j’imaginais ma vie en robes d’apparat, mariage arrangé, courbettes et minauderies dans la Cour royale, je fis la rencontre de Vanille. Vanille c’est l’enfant que je n’ai jamais été et celle que j’aimerais avoir, si je devais me plier à mon obligation de femme. J’aime tout en elle, particulièrement les courbes de son visage qui la rendent plus lumineuse et plus belle que toutes les choses qui existent sur cette Terre. Pourquoi fallait-il, alors que ma vie prenait enfin sens, que le destin vienne tout gâcher ? Me voilà embarquée sur l’Océan qui, non content de renverser les bateaux, fait chavirer tout mes repères, mon identité.

Et Vanille …

*

Extrait, chapitre 3, page 14 :

« Histoire contre histoire, je lus à Vanille un conte celte, avec des fées et des lutins qui sautillaient à travers les pages. Le souvenir de ma nuit à Stonehenge se dessinait avec plus d’acuité et un vertige me prit. La fillette était fascinée par le petit peuple et me posa des milliers de questions. Je pris un plaisir indicible à lui répondre, à cajoler le bout de son nez pour la faire rire. J’étais incapable de comprendre le miracle qui se déroulait. Elle était emportée et envoûtée par ma voix, elle quémandait la chaleur de mon corps pour la protéger des farfadets malveillants.

Plus tard dans l’après-midi, pendant que Neilly préparait un gâteau, Vanille avait le regard rêveur et jetait souvent un coup d’œil au jardin. Il lui arrivait même de tendre l’oreille avec l’espoir fou d’entendre des bruits de clochette en provenance du potager. Alors que je discutais avec ma dame de compagnie de sujets désinvoltes, je couvais la fillette pensive du regard. J’aurais voulu que cet instant puisse durer une éternité. »

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Publication Corbeau

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Comme je vous le disais précédemment, ma nouvelle « Les dessous de la photographie » a été retenue pour figurer dans le sommaire du troisième numéro de Corbeau ! Le thème central du numéro de ce mois est « Meurtres à tous les étages ». Une lecture à éviter de nuit donc …

Extrait :

 » Les trois coups étaient lancés et la magie du théâtre emporta le jeune homme dans son tourbillon impitoyable et passionné. Inéluctablement. Il en oublia de photographier. Ses yeux brillants ne quittaient pas la scène et son cœur battait avec celui des personnages. Puis elle fit son entrée. Ce fut la première fois qu’il ressentit une telle onde de choc. Il en fut cloué sur place. Tétanisé et sans souffle. Juliette et sa longue robe rouge sang. Son cou gracile où brillaient milles étoiles. Son port altier s’ornait d’un visage fin, avec de grands yeux noirs d’encre et des sourcils impeccablement dessinés. Ses cheveux étaient relevés à la va-vite et des mèches rebelles s’échappaient de son chignon, venant se perdre sur sa nuque. Son regard était attirant, diabolique, presque sauvage.

Les autres personnages n’existaient plus. Ils étaient balourds et creux. Ils lui faisaient de l’ombre. »

Le rocher des fées

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Je vous disais plus tôt que j’avais été contactée par l’équipe de Ben et Joss, plateforme culturelle mettant en avant divers artistes. Lors de ce premier contact, où j’avais répondu à quelques questions, le site avait mis en avant mon texte « La balade en diagonale ». Aujourd’hui c’est « Le Rocher des fées » qui est mis en ligne, un inédit que je n’ai jamais présenté sur ce blog ! Voici un petit extrait, et vous pourrez retrouver le texte entier sur le site de Ben et Joss. Bonne lecture !

« Néanmoins, au milieu du cimetière, Yann se révoltait à cette idée. Son dégoût voulait tuer le nourrisson, le torturer et détruire sa misérable vie. Ecoeuré par ces pensées indignes d’un bon chrétien, il se dirigea au bord de la rivière, au pied du Rocher des malheurs. Ce lieu désolé était au bout du cimetière et personne ne venait jamais se recueillir ici. Les tombes environnantes étaient à l’abandon, envahies par la flore sauvage et rampante. Au moment où il allait lâcher l’enfant dans l’eau, le pic de pierre s’ouvrit en deux dans un fracas assourdissant. Terrifié, Yann n’osait bouger un orteil. Un petit être vert, d’une soixantaine de centimètres et affublé d’ailes de chauve-souris, surgit de l’ombre. Il recula en voyant l’apparition, abandonnant le frêle enfant devant lui en guise de protection. »

Le Prix Pépin 2014

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Je vous avez parlé du Prix Pépin, pour lequel mon texte « L’Elagueur » a été sélectionné avec 70 autres textes (sur environ 900 !) pour le Prix du Public. La date butoir des votes du public (donc toi, cher lecteur adoré que j’aime si fort)(sisi)(même que je t’offrirais du gâteau et des cerises si tu étais à côté de moi) est le 31 Mai ! La page Facebook du Pépin vous explique comment procéder : en gros il faut leur envoyer un mail avec vos trois textes préférés, pour que le vote soit pris en compte.

Simple ?

Alors allons-y ! Partons à la conquête du monde !

Et voici les autres textes que j’avais soumis, qui sont malheureusement restés sur la touche :

Errance

Personne ne la voit, coincée entre un distributeur de friandises déshydratées et un lampadaire étoilé. Elle caresse distraitement son chat. Celui-ci, en s’étirant, se coince les rouages des articulations.

– Sale temps pour les robots, souffle-t-elle d’une voix rouillée.

*

Ironie

Soupirant, Liliane posa son livre. Datant d’un temps reculé, il représentait un héritage déprimant. Il contait l’histoire d’une femme coincée au bas de l’échelle sociale, obligée d’avaler des kilomètres pour gagner de quoi épicer ses repas. Aujourd’hui, le trajet pour Neptune serait long …

*

Jour d’école

– Léo qu’est-ce que je viens de dire ?

– J’sais pas Madame. Ça sert à rien de savoir ce qui se passait au XXème siècle, trop ennuyeux !

L’institutrice leva les yeux au ciel.

– Que chacun règle sa montre-temporelle au 30/06/1943 ! Aujourd’hui, nous étudions l’ennuyeuse France occupée.